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Cancers, maladies respiratoires, maladies cardiovasculaires : des indicateurs en net progrès

Les mortalités liées à ces trois grandes pathologies ont tendance à baisser dans notre région, et même plus vite qu’ailleurs. La population des Hauts-de-France, qui souffre d’un état de santé plus dégradé que l’ensemble du pays, peine à rattraper son retard sur l’ensemble des causes de décès (lire Une évolution encore lente de l’état de santé régional). Elle tend néanmoins à progresser rapidement sur ces causes majeures de décès, comme le montre l’étude de ces données recensées par l’Inserm entre 2006 et 2011 et l’indice (ICM) que l’ORS en a tiré.

La mortalité prématurée par maladies de l’appareil respiratoire, en particulier, recule de façon spectaculaire dans la grande région. Elle baisse presque trois fois plus vite que la moyenne française (avec un écart de + 169 % par rapport à l’ensemble du pays). Trois régions font mieux : Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (+446 %), Pays-de-la-Loire (+352 %) et Bourgogne-Franche-Comté (+347 %). Mais d’autres sont en net recul. Ainsi, la mortalité due aux maladies respiratoires augmente dans six régions, notamment le Centre-Val-de-Loire et l’Île-de-France.

À l’échelle infrarégionale, les bassins d’emploi qui accusent le plus de retard sont aussi ceux qui progressent le mieux : la mortalité prématurée par maladies de l’appareil respiratoire recule presque 20 fois plus vite à Cambrai et Valenciennes qu’en moyenne nationale. À l’inverse, Château-Thierry* et Saint-Omer* voient cette mortalité augmenter.

En matière de maladies cardiovasculaires également, notre région progresse plus vite que la moyenne nationale, bien que les différences soient moins marquées. Le Nord-Pas-de-Calais-Picardie voit sa mortalité prématurée reculer près de 10 % plus vite que la France entière. La région est devancée par Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire. On remarque par ailleurs que femmes et hommes en bénéficient à parts presque égales dans la région.

À l’intérieur des frontières régionales, c’est la zone d’emploi de Calais qui peine le plus à faire reculer cette mortalité. Elle y est même en augmentation. C’est aussi le cas dans une moindre mesure autour de Lens-Hénin, Château-Thierry* et Boulogne-sur-Mer. Abbeville*, Tergnier et Saint-Omer tirent davantage leur mortalité à la baisse.

Même constat en ce qui concerne les cancers. La mortalité par cancer diminue dans l’ensemble des régions françaises, et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie accomplit des progrès plus rapides que la moyenne du pays. La mortalité prématurée par cancers y recule près de 14 % plus vite, même si cinq régions font encore mieux : l’Île-de-France (33 % plus vite), suivie de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Pays-de-la-Loire. À noter que dans notre région, les hommes bénéficient davantage que les femmes de ces progrès. La mortalité prématurée féminine par tumeurs malignes diminue au contraire moins vite que la moyenne nationale.

À l’échelle des zones d’emploi, seuls les territoires de Thiérache et de la Vallée de la Bresle-Vimeu voient leur mortalité augmenter, tandis qu’Abbeville*, Roubaix-Tourcoing, Flandre-Lys* la font reculer presque deux fois plus vite que la moyenne nationale, suivis de Beauvais puis Lille, en 4e et 5e position.

* Pour ces zones d’emploi, les nombres de décès étant faibles, les indices sont statistiquement peu fiables.

Méthodologie ICEM :

Pour comparer l’évolution de la mortalité de différents territoires entre deux périodes, l’ORS Nord – Pas-de-Calais s’est doté de l’Indice Comparatif d’Évolution de la Mortalité (ICEM). Cet indicateur vise à exprimer sous forme d’indice la variation relative (VR) des taux standardisés de mortalité entre deux périodes d’un territoire considéré par rapport à la variation relative des taux standardisés de mortalité de la France métropolitaine entre ces deux mêmes périodes.

Dans un contexte de baisse nationale des taux standardisés de mortalité, un ICEM de 130 indique que la diminution de la mortalité au sein du territoire considéré a été 30 % supérieure à celle de la France, donc plus rapide que la moyenne nationale. Au contraire, un ICEM de valeur 70 indique que la baisse y a été 30 % moins élevée, ou plus lente, qu’en France. Enfin, un ICEM négatif indique que, contrairement à la tendance nationale, la mortalité de la zone a augmenté.

Maladies de l’appareil respiratoire :

Région ICEM prématuré par maladies de l’appareil respiratoire
Période 2006-2011 (France métropolitaine = 100)
Île-de-France -181,6
Centre-Val de Loire -253,7
Bourgogne-Franche-Comté 447,0
Normandie 161,1
Nord-Pas-de-Calais-Picardie 269,3
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine -24,8
Pays de la Loire 452,5
Bretagne -57,9
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes 66,9
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées 546,1
Auvergne-Rhône-Alpes 148,9
Provence-Alpes-Côte d’Azur -161,2
Corse -17,8

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Maladies de l’appareil circulatoire :

Région ICEM prématuré par maladies de l’appareil circulatoire
Période 2006-2011 (France métropolitaine = 100)
Île-de-France 97,6
Centre-Val de Loire 75,3
Bourgogne-Franche-Comté 105,1
Normandie 83,5
Nord-Pas-de-Calais-Picardie 109,2
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine 130,7
Pays de la Loire 113,5
Bretagne 86,4
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes 81,5
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées 91,3
Auvergne-Rhône-Alpes 122,0
Provence-Alpes-Côte d’Azur 87,0
Corse 88,0

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Zone d’emploi ICEM prématuré par maladies de l’appareil circulatoire
Période 2006-2011 (France métropolitaine = 100)
Calais -53,1
Lens – Hénin -5,5
Château-Thierry -5,2
Boulogne-sur-mer -4,3
Péronne 29,4
Berck – Montreuil 53,1
Béthune – Bruay 53,4
Arras 77,3
Maubeuge 79,3
Dunkerque 92,8
Compiègne 96,5
Beauvais 97,3
Flandre – Lys 104,9
Thiérache 107,6
Saint-Quentin 121,4
Valenciennes 125,9
Amiens 129,5
Lille 132,3
Vallée de la Bresle – Vimeu 139,9
Roubaix – Tourcoing 147,4
Douai 162,7
Laon 176,9
Cambrai 178,9
Soissons 187,5
Saint-Omer 211,9
Tergnier 222,0
Abbeville 255,6

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Tumeurs malignes :

Région ICEM prématuré par tumeurs malignes
Période 2006-2011 (France métropolitaine = 100)
Île-de-France 133,0
Centre-Val de Loire 69,2
Bourgogne-Franche-Comté 81,1
Normandie 94,4
Nord-Pas-de-Calais-Picardie 113,8
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine 107,6
Pays de la Loire 115,2
Bretagne 118,1
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes 28,8
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées 77,3
Auvergne-Rhône-Alpes 115,6
Provence-Alpes-Côte d’Azur 119,2
Corse 16,4

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Zone d’emploi ICEM prématuré par tumeurs malignes
Période 2006-2011 (France métropolitaine = 100)
Thiérache -15,5
Vallée de la Bresle – Vimeu -5,5
Tergnier 26,4
Béthune – Bruay 26,4
Château-Thierry 47,9
Douai 50,8
Laon 66,2
Soissons 66,8
Cambrai 71,3
Valenciennes 75,1
Compiègne 76,6
Amiens 87,1
Boulogne-sur-mer 90,5
Saint-Quentin 97,8
Saint-Omer 102,0
Lens – Hénin 106,4
Dunkerque 115,3
Péronne 116,7
Calais 127,2
Berck – Montreuil 127,6
Maubeuge 133,9
Arras 140,2
Lille 152,4
Beauvais 172,8
Flandre – Lys 191,9
Roubaix – Tourcoing 193,2
Abbeville 196,8

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

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