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Toujours une surmortalité prématurée par cancer préoccupante

Newsletter ORS NPDC n°3

L’Observatoire régional de la Santé poursuit dans cette troisième newsletter son état des lieux de la santé des Hauts-de-France, en Nord-Pas-de-Calais – Picardie (lire la newsletter de février). L’analyse repose cette fois encore sur les statistiques de décès produites entre 2009 et 2012. L’ORS s’intéresse maintenant aux principales causes de mortalité.

Au premier rang : les cancers. La grande région des Hauts-de-France présente en effet la mortalité prématurée (avant 65 ans) par tumeurs malignes la plus élevée de France métropolitaine. Elle est de 27,2 % supérieure à la moyenne nationale, loin devant la Normandie (+ 11,7 %) puis la Bretagne et le Centre-Val-de-Loire (tous les deux à + 6,1 %). L’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes jouissent au contraire de sous-mortalités prématurées liées aux cancers (respectivement inférieures de 9,4 et 9,7 % à l’ensemble de l’Hexagone).

Cette surmortalité prématurée par cancer est par ailleurs plus marquée chez les hommes (+ 43,5 %) que chez les femmes (+ 18,7 %) en Nord-Pas-de-Calais, alors que les deux sexes en sont affectés à parts égales en Picardie.

À l’intérieur de la nouvelle grande région, toutes les zones d’emploi présentent une  surmortalité par rapport à cette moyenne nationale. Les territoires de l’ancien bassin minier (Lens-Hénin, Béthune-Bruay, Valenciennes, Douai) sont les plus lourdement affectés par cette mortalité liée aux cancers. Ils affichent des indices (ICM, voir rappel de la méthodologie ci-dessous) de 144,5 à 166,8. À l’autre bout du classement, on trouve la Flandre-Lys* et les agglomérations picardes les plus proches de la région parisienne : Beauvais*, Soissons*, Compiègne et Château-Thierry*. Lille, Amiens et Arras se situent dans la moyenne régionale (ICM entre 119,5 et 121,8), mais la capitale de Flandres se retrouve loin derrière les autres capitales de régions, en sous-mortalité, même dans des régions présentant une surmortalité d’ensemble. Ainsi, on relève un ICM prématuré par tumeurs malignes de 82,4 à Rennes, et de 79,5 à Orléans.

* Pour ces zones d’emploi, les nombres de décès étant faibles, les indices sont statistiquement peu fiables.

Méthodologie ICM :

Pour mémoire, l’Indice Comparatif de Mortalité (ICM) permet, parmi d’autres indicateurs, d’estimer au mieux la mortalité d’une population. L’ICM est le rapport du nombre de décès enregistrés, que l’on qualifie de décès observés, sur un nombre de décès attendus dans cette même population si elle avait eu les mêmes taux de décès par classes d’âges qu’une autre population retenue comme référence. L’ICM se calcule donc en divisant le nombre de décès observés par le nombre de décès attendus si la structure de la mortalité avait été la même que celle de l’autre population, le tout étant enfin multiplié par 100, afin d’obtenir un indice de référence de valeur 100 plus aisé à comprendre. Aussi, on comprendra qu’un ICM égal à 100 indique une mortalité égale à celle de la France, qu’un ICM 65 indique une sous-mortalité de l’ordre de 35 % inférieure à la mortalité moyenne de la population française à la même époque et qu’un ICM 124 rapporte une mortalité de 24 % supérieure à la mortalité nationale.

Région Mortalité prématurée par tumeurs malignes 2009 – 2012
(France métropolitaine = 100)
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine 101,3
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes 102,1
Auvergne-Rhône-Alpes 90,3
Bourgogne-Franche-Comté 100,0
Bretagne 106,1
Centre-Val de Loire 106,1
Corse 95,3
Île-de-France 90,6
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées 93,9
Nord-Pas-de-Calais-Picardie 127,2
Normandie 111,7
Pays de la Loire 99,6
Provence-Alpes-Côte d’Azur 91,6

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Classement des zones d’emploi par ordre alphabétique :

Zone d’emploi Mortalité prématurée par tumeurs malignes 2009-2012
(France métropolitaine = 100)
Abbeville 114,1
Amiens 121,2
Arras 121,8
Beauvais 105,5
Berck – Montreuil 131,6
Béthune – Bruay 151,5
Boulogne-sur-mer 140,9
Calais 129,6
Cambrai 132,7
Château-Thierry 113,5
Compiègne 110,7
Douai 144,5
Dunkerque 132,5
Flandre – Lys 104,6
Laon 118,2
Lens – Hénin 166,8
Lille 119,5
Maubeuge 127,7
Péronne 125,4
Roubaix – Tourcoing 118,8
Saint-Omer 123,4
Saint-Quentin 127,7
Soissons 109,5
Tergnier 125,8
Thiérache 118,3
Valenciennes 150,8
Vallée de la Bresle – Vimeu 127,7

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Classement des zones d’emploi par ordre croissant de mortalité :

Zone d’emploi Mortalité prématurée par tumeurs malignes 2009-2012
(France métropolitaine = 100)
Flandre – Lys 104,6
Beauvais 105,5
Soissons 109,5
Compiègne 110,7
Château-Thierry 113,5
Abbeville 114,1
Laon 118,2
Thiérache 118,3
Roubaix – Tourcoing 118,8
Lille 119,5
Amiens 121,2
Arras 121,8
Saint-Omer 123,4
Péronne 125,4
Tergnier 125,8
Saint-Quentin 127,7
Vallée de la Bresle – Vimeu 127,7
Maubeuge 127,7
Calais 129,6
Berck – Montreuil 131,6
Dunkerque 132,5
Cambrai 132,7
Boulogne-sur-mer 140,9
Douai 144,5
Valenciennes 150,8
Béthune – Bruay 151,5
Lens – Hénin 166,8

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Pour lire les autres articles de cette newsletter:

  •  Maladies de l’appareil respiratoire : surmortalité record, cliquez ici
  •  La région en surmortalité par maladies cardiovasculaires, cliquez ici
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